C’est la question qui fâche, car elle est toujours déroutante pour le consommateur qui se dit avec une certaine légitimité « mais les abeilles, on ne maîtrise pas là où elles vont ».
Notre réponse, est : c’est bien plus complexe que cela.

Maîtrise du butinage

Un professionnel le fait, avec son expérience. Il peut déplacer ses colonies et choisir des emplacements qui offriront tel ou tel nectar à telle période et météo de l’année.
Nous, nous avons peu de ruches à miel, avec des emplacements fixes contrôlés par Ecocert, sur des floraisons sauvages, car il n’y a pas de cultures agricoles dans notre bocage.
Si d’aventure il y avait des cultures conventionnelles à portée de nos abeilles, le miel récolté, s’il l’est, ne sera pas revendu.
Pour ce qui est des autres polluants (herbicides d’origine agricole ou particuliers ou communes…) personne n’y échappe, et surtout pas nos abeilles qui subissent de plein fouet les pollutions du genre, avec des conséquences larges et dramatiques (pertes de fertilité des mâles sur les herbicides par exemple).

Traitement sanitaire

C’est de loin le plus important. Le traitement sanitaire contre le varroa, parasite destructeur de colonies, est, en biologique, très technique et chronophage. Bien plus qu’en conventionnel. Nous pouvons devoir faire une dizaine de passages par an par ruche tandis qu’en conventionnel, le traitement chimique est fait pour être rapide, en un ou deux passages annuels. Mais il se retrouve immanquablement à un moment donné ou l’autre, dans les cires et donc un jour dans les produits de la ruche.

Nourrissement

Nourrissement au sucre biologique de betterave d’origine Allemagne (et non inde ou Brésil comme avec le sucre de canne).
Nous devons nourrir pour pallier les manques de nectar dans les zones de butinage avant et après la saison.
Nous devons nourrir pour développer des essaims, sans quoi nous ne pourrions conserver le cheptel à flot, ou le développer.

Nous aimerions ne pas nourrir mais cela est indispensable pour garantir la durabilité de l’exploitation et des abeilles, dans un contexte agricole qui n’est pas favorable aux abeilles.

Et tout le reste

Pas de produit chimique pour lutter même contre les parasites, dont frelon asiatique, que nous exterminons tant que nous le pouvons, à la main et avec des pièges au maximum sélectifs.